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Le célèbre Bar Bosch de Palma ferme les dimanches.

Dray & Partners
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Les habitants de Palma ont perdu un point de rencontre le dimanche avec la fermeture du populaire Bar Bosch le dernier jour de la semaine. Le propriétaire du célèbre établissement de la Plaza de las Tortugas, Onofre Flexas, a été « contraint d’adopter cette mesure ».

En effet, le nouvel accord hôtelier n’autorise pas le paiement d’heures supplémentaires aux employés et le propriétaire devrait embaucher 12 personnes supplémentaires pour ouvrir le dimanche, ce qui n’est évidemment pas rentable.

Onofre Flexas emploie actuellement 40 personnes, car il y a aussi un restaurant au premier étage. La fermeture du dimanche laisse orphelins de nombreux clients qui viennent régulièrement déguster les célèbres « llagostes » dans le centrique Bar Bosch.

L’horaire du lundi au samedi continue d’être de 7 h 30 à 1 h du matin.

  Un Bar emblématique du centre de Palma

C’est un cuisinier du Gran Hôtel, Jaume Bosch, qui ouvre ce commerce le 15 février 1936, quelques mois avant le début de la guerre civile. Jusque-là, le local abritait une boutique de vêtements et de tricot. La cafétéria était plus petite qu’aujourd’hui, la moitié des locaux ayant servi à l’entrepôt.

Jaume Bosch produisait ses propres pâtisseries et glaces, une caractéristique qui se maintient aujourd’hui et qui confère une valeur ajoutée très appréciée par ses clients.

Durant l’après-guerre au dernier étage du bar, il y avait une intense activité sociale basée sur des jeux de cartes, des tertulias (discussions endiablées typiquement espagnoles) et des peñas (clubs).

Dans les années 1940 et 1950, le banquier Juan March y était aussi souvent vu et, malgré le régime franquiste, c’était un point de rencontre des « tertulliens », où la politique était le thème principal.

En décembre 1979, alors que Jaume Bosch avait 84 ans, le bar a été vendu  pour 13,5 millions de pesetas (81.200€) au propriétaire actuel, Onofre Flexas, et à son associé, Juan Suau, qui ont conservé l’essentiel des lieux.

La Légende des llagostes

Au fil des ans, les tartines de pain grillées à l’huile et à la tomate sont devenues très populaires, mais comme il s’agissait d’une phrase très longue (rebanadas de pan tostado con aceite y tomate), un serveur a eu l’idée de l’appeler llagosta, car la couleur rougeâtre ressemblait à un homard.

 Un autre produit très demandé par les clients du Bar Bosch est le sandwich au pain llonguet, typique de la ville. Les serveurs font aussi partie de l’idiosyncrasie de cette cafétéria très fréquentée de Palma, car ils « durent dans le temps » comme ils se félicitent.

Des habitués, des célébrités mais aussi des touristes

Une partie de la clientèle est habituelle, bien qu’il y ait de nombreux touristes grâce à sa situation privilégiée dans ce carrefour du centre ville qu’est la place Joan Carles I, plus connue comme la plaza de las tortugas . Des centaines d’artistes et de célébrités sont passés par le Bar Bosch, ce qui a conduit le propriétaire à créer un livre d’or.

Sur la première page, il y a un dessin et un autographe de Joan Miró. Il est suivi par des acteurs tels que Fernando Fernán Gómez, Sara Montiel, Mari Santpere, José Luis López Vázquez, Kiko Legard, etc.  ainsi que le peintre Miquel Barceló, Joaquín Sabina ou Joan Manual Serrat.

Traduction d’un article de Raquel Galán du Diario de Mallorca

Laurence Griffon

Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano. Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.

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