Palma Beach ou le renouveau de Platja de Palma

« Quelque chose est en train de changer du côté de Platja de Palma »… Derrière ce slogan, se cache Palma Beach, une initiative lancée par un groupe d’entrepreneurs de Platja de Palma, visant à favoriser l’excellence et la qualité dans une zone trop souvent mise à mal par le profil de ses touristes.
Pour ce faire, ils misent sur un nouveau modèle touristique durable en prenant comme bases de travail l’innovation, le réinvestissement dans la qualité, le bon goût et les bonnes manières. Nous avons rencontré Juan Miguel Ferrer, l’un des entrepreneurs à la tête du projet et responsable de la communication de Palma Beach.
Nous trouvons en Juan Miguel Ferrer un amoureux de Platja de Palma où il a grandi : « L’avantage de Platja de Palma sur n’importe quelle autre plage, c’est sa promenade interminable et l’imminence constante de la mer. En hiver, c’est l’endroit idéal parce que les gens ne dérangent pas. C’est la plus jolie plage de l’île… c’est à nous de devenir aussi beaux qu’elle.
Et pour ce faire, il faut changer le tourisme. Le plus simple aurait été de continuer comme avant mais pour progresser, il faut se compliquer la vie.
Naissance et création de la marque
Palma Beach est née il y a trois ans. Elle est restée pendant un an à un stade embryonnaire pendant lequel nous avons travaillé à la création de la plateforme et d’une marque ombrelle pour illustrer le changement auquel la zone aspire.
Il s’agit de consolider cette destination à moyen et long terme, en la défaisant de ses stigmates actuels liés au tourisme de beuverie. Pour ce faire, nous avions besoin d’une marque forte qui ait un véritable nom et qui renvoie à des statuts tout aussi forts faisant écho à un changement qualitatif du modèle touristique.
Nous avons fait un brainstorming créatif d’où sont sortis différents noms pour créer un noyau fort. Nous voulions un nom empathique sans être ostentatoire. Palma Beach nous a paru une évidence, d’autant plus qu’il conserve l’origine de Platja de Palma, qui était la plage où allaient les habitants de Palma.
Il est cependant important de rappeler qu’il s’agit d’une marque, pas d’un toponyme, même si à l’avenir, il est possible que Palma Beach et Platja de Palma se rétro-alimentent et ne fassent plus qu’une.
Pendant cette première année, nous ne nous sommes pas exposés au public. La première étape a été l’enregistrement de la marque, qui a pris environ huit mois. Une fois la marque acquise, il nous a fallu définir des statuts clairs. Nous avons écarté les modèles association et ONG et nous avons opté pour une société privée.
Des statuts forts
Nos statuts sont basiques mais puissants : réinvestissement dans la qualité et durabilité sont deux des conditions requises pour pouvoir être membre de Palma Beach. À Palma Beach, il n’y a pas de place pour le mauvais goût. Ce que nous voulons, c’est créer de la beauté et de l’excellence.
Nous sommes convaincus de pouvoir gagner au moins autant d’argent, et sans doute plus que jusqu’à maintenant, en investissant dans le bon goût et la qualité. Ces trois dernières années, les hôtels ont réalisé un investissement important de 750 millions d’euros. Ce sont des établissements qui ont su se réinventer en réalisant un investissement important en qualité et excellence.
Ils jouissent d’une catégorie de 4, 4 plus ou 5 étoiles et ne répondent pas au modèle tout-compris. Des locaux tendance visant une clientèle de tous les âges et toutes les nationalités mais ayant une certaine image et recherchant l’excellence.
Exposition au public
Palma Beach a été révélée au grand public il y a un an et demi, en mars 2016. Depuis, nous avons obtenu pas mal de choses, dont 43 membres. Tout reste encore à faire, cependant, à commencer par convaincre les gens que la qualité est durable, qu’elle gagne toujours et qu’elle est indémodable.
Nous avons lancé un magazine qui est pour nous comme un hymne à la joie et au bon goût, sans prétention. C’est un guide pour faire découvrir la zone dans tout ce qu’elle a de meilleur. Visitez n’importe quel établissement qui y figure et vous vous assurez d’y passer un moment des plus agréables.
Un de nos projets pour l’année prochaine est la réalisation d’une vidéo corporative, maintenant que nous avons un nombre assez important de membres et une banque d’images conséquente. Nous avons engagé une bonne entreprise de social media qui va nous aider à nous promouvoir à l’étranger et obtenir la répercussion internationale que nous recherchons.
Nous allons également mettre à jour notre site Web avec une interface basique mais préparée à évoluer, qui pourrait même proposer un moteur de recherche à l’avenir.
Palma Beach et le tourisme sportif
Par ailleurs, nous travaillons sur des accords avec l’Association de terrains de golf de Majorque, afin de promouvoir ce sport, surtout en basse saison.
Nous organiserons également une seconde édition de la Palma Beach Running Course 10K en octobre prochain. Nous avons été 600 participants en 2017 et nous espérons atteindre les 1 000 en 2018, d’autant plus que le feed-back des coureurs a été très positif.
Nous cherchons à remplacer les saoulards par des sportifs. Le tourisme de beuverie ne peut être maintenu que de façon très ponctuelle et dans des limites temporelles claires, comme par exemple à l’occasion de l’Oktober Fest, mais pendant 3 semaines uniquement, pas pendant 8 mois.
Une entreprise en plein essor
D’autre part, 2018 marquera aussi l’heure de la délégation de Palma Beach à une équipe de direction, la consolidant ainsi comme une véritable entreprise privée. Le Conseil d’administration devra commencer à s’écarter pour ne pas entraver son évolution. L’entreprise grandit et est très bien accueillie par les politiciens qui y voient une marque pure et prometteuse.
Quant à la concurrence, cela n’est pas un sujet qui nous inquiète. Nous croyons aux relations synergiques gagnant-gagnant. Et la concurrence dans la qualité est une très bonne chose car la qualité fidélise.
Platja de Palma est un diamant à l’état brut et nous voulons qu’il soit taillé par les meilleurs orfèvres. »
Crédits : Amoma, TripAdvisor, In Palma
Titulaire d’une maîtrise LLCE Espagnol et d’un master Métiers de la Traduction à l’Université de Provence, Audrey a fait partie de notre équipe durant les deux premières années et a rédigé de nombreux articles sur la Majorque qu’elle aime et connait bien. Depuis 2018 pour des raisons professionnelles, Audrey ne collabore plus avec la Piaf mais reste une amie de l’équipe !