L’eau est-elle potable à Majorque ?
Tous les habitants ne sont pas égaux devant l’eau du robinet à Majorque et il est impossible de répondre simplement oui ou non.

L’accès à l’eau est un vrai problème de société. À Majorque, 1.232.270 habitants sont recensés en 2023 ; 16,4 millions de touristes ont visité l’île en 2022. Cela donne une idée de la quantité d’eau nécessaire, potable ou non, pour subvenir aux besoins de tous. Les réserves d’eau de Majorque s’épuisent et la conscience collective reste sourde et aveugle.
L’eau destinée à la municipalité de Palma
EMAYA est responsable de la gestion du cycle intégral de l’eau dans la ville de Palma : depuis le captage dans les réservoirs de Gorg Blau et Cúber, les sources et les puits, le traitement pour la rendre potable, la distribution par le réseau de canalisations, ainsi que l’épuration et la réutilisation de l’eau.

Lloseta et Son Anglada, lieux stratégiques pour la potabilité de l’eau
La station de traitement d’eau potable se trouve à Lloseta. L’eau est acheminée grâce à la différence de niveau entre les 2 sites (près de 560 mètres) à travers 10 984 mètres de canalisation.
Pour rendre l’eau potable, on utilise une combinaison de procédés physiques, chimiques et biologiques. La capacité maximale de production de la station d’épuration de Lloseta est de 500 litres par seconde, soit 43 200 m3/jour ou 30 millions de m3 par an.
Une fois traitée, l’eau est transportée jusqu’aux réservoirs de Son Anglada, à Palma, puis mélangée à l’eau d’autres sources et préparée pour la distribution.
À ce stade, elle est techniquement potable et sa qualité est bonne.

Un engagement ferme pour la consommation d’eau du robinet
« Les îles Baléares sont la région où l’eau du robinet est la plus chère et la plus mauvaise ». Une fois dit cela, on comprend pourquoi seulement 34% de la population de Palma boit quotidiennement l’eau du robinet.
Les habitants des îles Baléares consomment 175 litres d’eau en bouteille par an, soit environ 117 bouteilles de 1,5 litre. Cela signifie qu’en moyenne, une personne dépense 61 euros et génère cinq kilos de bouteilles en plastique. Rien qu’à Palma, la consommation d’eau en bouteille génère quelque 2 000 tonnes de déchets plastiques par an.
Pour cette raison, le conseil municipal de Palma encourage les habitants de leur municipalité à consommer l’eau du robinet. Cependant, plus de la moitié des Palmesanos admettent qu’ils ne le font pas parce qu’elle a mauvais goût.
La mairie de Palma a donc investi un peu plus de 4 millions d’euros dans la construction d’un système d’ultrafiltration qui permettra d’utiliser 95 % de l’eau provenant de sources naturelles.
Ce système, qui sera prêt en 2024, améliorera la qualité de l’eau et son goût grâce à une moindre chloration et minéralisation.
Depuis 2022, Palma compte 33 fontaines publiques avec un système de filtre pour boire ou remplir des gourdes et des bouteilles.

L’eau dans le reste de l’île
La situation est plus complexe dans le reste du territoire majorquin où certains habitants ne peuvent pas utiliser l’eau du robinet pour boire ou même cuisiner. Concrètement, elle est impropre à la consommation à cause d’un excès de nitrates (abus d’engrais et contamination fécale) et de chlorures (surexploitation des puits et pénétration de l’eau de mer) qui entraîne un excès de sodium et une conductivité trop élevée.
Les zones de l’île principalement touchés sont : Costitx, Sineu, s’Horta (Felanitx), Cala Murada, Cas Concos, Porto Petro, Cala Figuera, Manacor, Santa Margalida et Santanyi.

À Manacor, un projet pilote a été mis en place pour éliminer les nitrates dans certaines zones ; il devrait être étendu à toute la municipalité. Il existe également un point de ravitaillement en eau potable accessible au public.
La municipalité qui a le plus de problèmes de consommation d’eau est Santanyí. La solution serait de construire une usine de dessalement dans la région du Migjorn. qui n’a pas encore vu le jour pour des raisons de financement.

En Espagne on peut trouver des bouteilles en plastique de 8 litres qui permettent de diminuer très légèrement les déchets plastiques, vous pouvez également la filtrer. En conclusion, c’est à vous de voir !
Si l’histoire de l’eau vous intéresse sachez que Emaya organise pour les écoles mais aussi pour les groupes de particuliers des visites guidées
Crédit : Ultima Hora, Diario de Mallorca, Emaya
Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano.
Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.