Le Village d’Esporles à Majorque
En allant à Valldemossa, si vous prenez le temps de faire un détour, Esporles vous étonnera, ce village ne ressemble à aucun autre à Majorque
Situé dans la partie ouest de l’île, sur le versant sud de la Serra de Tramuntana, La municipalité d’Esporles est composée de trois noyaux urbains, Esporles, s’Esgleita et les zones résidentielles de Ses Rotgetes et Es Verger.
Le village d’Esporles se niche au fond de la vallée, à cheval sur l’immense torrent qui le traverse, le divisant en 2 parties distinctes : Vilavella, la vieille ville et Vilanova, la ville neuve.
Sa rue principale, parallèle au torrent, se déroule comme un long ruban bordé de platanes centenaires et de maisons traditionnelles en pierre majorquine. La fraîcheur de l’endroit, l’ombre dominante et la montagne environnante lui donne un aspect singulier, loin du typique village méditerranéen.
Esporles a conquis tardivement son indépendance
L’histoire d’Esporles est fortement liée à l’eau, notamment grâce aux systèmes hydrauliques développés à l’époque islamique, dont certains sont encore préservés aujourd’hui, comme la Font d’en Baster. Le village a abrité jusqu’à 32 moulins à eau, ce qui en fait, selon les historiens, le lieu de plus grande concentration de moulins de l’île.
Son histoire chrétienne commence en 1229, avec l’arrivée du roi Jaume I et ses troupes catalanes. C’est le chevalier Nunó Sanç, comte de Rosselló et de Sardaigne, qui a obtenu la propriété de la région de Banyalbufar, Bunyola, Esporles et Valldemosa, ainsi que de la région de Manacor.
Dès cette époque la population s’est concentrée autour de l’église, ce qui constitue aujourd’hui la Vilavella. Jusqu’à la fin du XIX ème siècle, Esporles et Banyalbufar partagèrent, non sans heurt, la même administration.
Un village apprécié pour son atmosphère tranquille et conviviale
L’étymologie de son nom remonte à un mot d’origine mozarabe, lui-même dérivé du mot latin « sportulis », qui désigne un panier. Cette origine s’explique par la présence initiale d’un artisanat de vannerie de feuilles de palme.
Traditionnellement, son économie reposait essentiellement sur la culture des orangers et amandiers et sur l’élevage. Grâce à l’abondance d’eau collectée dans les montagnes, ce fut également un des centres les plus importants de l’industrie textile à Majorque.
Épargné par le tourisme et adoré des randonneurs, le village accueille depuis quelques décennies une communauté grandissante d’expatriés aisés, qui profitent du calme de cet environnement rural non loin de la ville de Palma. Esporles est très prisé des professeurs de l’université des îles Baléares, la IUB, qui apprécient sa proximité à leur lieu de travail.
Le village est également proche de la « Silicone Valley » de Majorque, connue sous le nom de « Parc Bit ». Microsoft y dispose d’ailleurs d’un centre d’innovation.
De nombreuses fêtes et activités
Le marché hebdomadaire d’Esporles a lieu tous les samedis de 9:00h à 13:00h au centre du village, sur le « Passeig del Rei ».
Et si vous souhaitez vous plonger au cœur du folklore majorquin, rendez-vous aux Fiestas de Sa Villanova fin juillet- début août. Fin juillet, l’Eucharistie d’Esporles, également appelée « La Dernière Cène » prend place dans le village. Une procession d’habitants se rend à l’Ermitage de Maristella, au dessus de Sa Granja ; tandis que d’autres s’attèlent à l’organisation du concours de paella au cœur du village.
Au mois d’octobre, vous pourrez également participer au salon de l’alimentation « Fira Dolça »où sont mis à l’honneur tous les meilleurs produits boulangers et pâtissiers de l’île.
Esporles est également un lieu de prédilection pour les cyclistes et les randonneurs. La route qui mène à Banyalbufar regorge de descentes abruptes. La randonnée du Vieux Facteur, entre Esporles et Banyalbufar, fait partie du GR221, Route de la Pierre Sèche.
Les vues sur les paysages en terrasses, sur les forêts de chênes verts, sur les sources naturelles et sur la mer, sont autant de ravissements pour les yeux. Le chemin qui mène à Valldemossa, bien qu’agréable, est en partie au cœur de la forêt et offre donc moins de points de vue.
Pour aller plus loin
Sources: viagallica.com; ajesporles.net; commonswikimedia.org; search.savillis.com
Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano.
Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.
