Le quartier de Santa Catalina à Palma

S’il est un quartier tendance à Palma, c’est bien celui de Santa Catalina : bars, restaurants, marché et boutiques à la pointe se succèdent dans une ambiance « bohème chic ».
Un ancien quartier de pêcheurs
A l’époque musulmane, le quartier abritait seulement un cimetière juif. Après la conquête de Majorque, il a été intégré au Pariatge (copropriété) de Monseigneur Berenguer de Palou, et ce, jusqu’en 1811, date à laquelle les Cortès de Cadix l’ont aboli, marquant ainsi le développement de la banlieue.
L’hôpital de Santa Catalina de Los Pobres, fondé en 1343, donne son nom au quartier. Il fut construit par un riche négociant, qui remercia ainsi Dieu de l’avoir sauvé du naufrage. Sur le passage menant de la vieille ville au port ancien de Portopi, le quartier héberge alors essentiellement des pêcheurs et marins.

Au XVIème siècle, la population de Santa Catalina augmente de manière significative avec l’arrivée massive de main d’œuvre en vue de la reconstruction des murs d’enceinte de la vieille ville. C’est à cette même époque que furent construits les moulins de la Calle Industria et d’Es Jonquet.
Jusqu’en 1860, la population stagne. En effet, pour des raisons de sécurité militaire, il était alors interdit de construire près des enceintes et près de la mer. Cette obligation explique également la faible hauteur de l’habitat.
En 1914, la démolition de la Porte de Santa Catalina sort le quartier de son isolement et de son statut de banlieue, l’intégrant ainsi pleinement à la ville de Palma.
Une architecture contrastée
Le quartier, qui aujourd’hui se concentre essentiellement autour du fameux marché couvert du même nom, voit se côtoyer des maisons traditionnelles et des bâtiments style Art Nouveau.

Les maisons anciennes et traditionnelles présentent des façades aux couleurs vives, avec de vieux volets en bois et des minis balcons surplombés des fameux stores majorquins. Elles dépassent rarement 2 niveaux et confèrent au quartier une atmosphère chaleureuse de petit village.
Fin XIXème, début XXème, le quartier s’est enrichi de bâtiments modernistes catalans, proches du mouvement Art Nouveau. Parmi les édifices emblématiques de ce style, le Can Pujol et le Cuba Hôtel sont remarquables.
Le Can Pujol fut construit en 1904 par l’architecte majorquin Gaspar Reynes i Coll. Il porte sur sa façade une cartouche en métal remarquable et est, depuis 2005, « Bien Catalogado » (classé) en raison de son intérêt historique.

Le Cuba Hôtel, œuvre du même architecte, est également déclaré d’Intérêt Culturel (BIC). Quand à la fin du XIXème siècle, Rafael Juan Roc, originaire de Santa Catalina, revient d’un long voyage aux Antilles, où son père marin marchand, régissait les échanges avec Majorque, il achète plusieurs maisons de pêcheurs et les démolit.
Il fait alors construire l’Hôtel Cuba, qui à sa vente devient un modeste hébergement pour les marins. Fermé en 1990, il a été entièrement rénové et a ouvert tel qu’on le connaît aujourd’hui en 2013.

Une gastronomie tendance et cosmopolite
Ce qui caractérise particulièrement le quartier de Santa Catalina est la richesse de son offre gastronomique. Outre le marché, qui abrite quelques spots de dégustation, les rues du « Soho majorquin » regorge de restaurants, qui vont font voyager dans le monde entier … en voici une petite sélection.
Le Nuru vous charmera avec sa belle cuisine ouverte et ses expositions d’art, vous pourrez y déguster une cuisine du monde savoureuse. Dans la même veine, installez-vous sur les tables hautes du Naan, où règne une ambiance chaleureuse et décontractée.
Pour les amateurs de viande rouge, rendez-vous au Duke, qui fait venir son bœuf du Brésil ou d’Argentine, mais vous pourrez également y déguster un excellent ceviche ou un curry.

Au Vandal les 2 jeunes chefs argentins, aux expériences internationales, vous invitent au voyage gustatif avec des plats asiatiques, sud américains et européens.
La liste est non exhaustive, vous l’aurez compris, à Santa Catalina, ce sont avant tout vos papilles qui voyagent …
Sources: wikipedia.com, mercatdesantacatalina.com, masmallorca.es
Titulaire d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’un Master en Stratégie de la Formation, Bénédicte a collaboré avec la Piaf durant une année où grâce à son talent d’écriture, elle a rédigé de nombreux articles. Depuis début 2020, Bénédicte est retournée vivre en France mais continue à aimer sans demi-mesure la belle île de Majorque !