Visites et Incontournables

La Vieille Ville de Palma, le casco antiguo

Un voyage à travers le temps à la découverte du passé d'une des villes les plus fascinantes de la Méditerranée

Dray & Partners
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Le casco antiguo, ou Casc antic comme le nomme les majorquins, est délimité par les Avenidas, qui occupent la place des anciennes murailles de la Renaissance détruites au début du XXe siècle .

Il s’agissait du lieu de résidence de la noblesse majorquine, d’où les magnifiques palais qui jalonnent la zone. Mais la Vieille Ville telle qu’on la connaît, ce sont aussi de superbes hôtels et des boutiques, toutes plus ravissantes les unes que les autres.

Les murailles de Palma

Les vestiges de la muraille peuvent être vus devant la Seu, aux abords du Baluard del Príncep et du Baluard de Sant Pere et même  au sein du parking souterrain de Via Roma.

En fait, il n’y a pas une muraille, mais des murailles. Chaque « envahisseur » ayant construit la sienne en agrandissant à chaque fois le « cercle citadin ». D’abord la muraille romaine, puis arabe et enfin celle de la renaissance qui a subit des transformations jusqu’au XIXº siècle.

Une grande partie a été détruite, pour aérer la ville et améliorer la circulation. Ce n’est qu’au XXIº siècle que la ville de Palma a décidé, de restaurer un maximum de ces vestiges témoins d’une histoire riche et palpitante.

La Seu et le Palais de l’Almudaina

La Cathédrale de Palma et le Palais de l’Almudaina sont sans aucun doute les monuments les plus emblématiques de la capitale de Majorque et sont incontournables. Ils méritent plus que quelques lignes ! Retrouvez-les dans nos articles complets.

Le parc de la Mar

Aux pieds de ces 2 géants, se trouve le Parc de la Mar qui comporte des merveilles telles que la grande frise en céramique de Joan Miró, la Portella Medieval, une porte au sein de la muraille déjà présente dans l’enceinte musulmane, et la Portella Moderna datant de 1785.

                               Inséparables depuis 7 siècles, l’Almudaina et la Seu de Palma

S’y trouve également, Ses Voltes, une cour centrale entourée de murailles et quelques espaces surmontés de voûtes. Après une succession d’usages militaires au fil des siècles, il s’agit actuellement d’un espace scénique en plein air et d’un centre d’expositions temporaires.

La présence chrétienne

Derrière la Cathédrale, se tient le Palacio Episcopal. Créé tout de suite après le diocèse majorquin en 1238, c’est une structure rectangulaire construite autour d’une cour et surmontée d’une statue du Cœur de Jésus.

                                                               L’imposant palais de l’évêché

Vous trouverez, sur la même place, l’Oratorio de Sant Pau, de style gothique et datant du XVe siècle et, à proximité, L’Hospital Sant Pere y Sant Bernat, surmonté de grandes portes baroques, qui fit longtemps office de refuge pour chapelains.

Carrer Almudaina, se trouve la Porte de l’Almudaina, vestige de la muraille romaine.

                                                                      La Porta de l’Almudaina

Le potager royal

Au pied du Palais, S’Hort del Rei, le verger du palais royal, est à l’heure actuelle un espace ouvert avec des jardins magnifiques et diverses sculptures. il a longtemps fourni tous les fruits et légumes aux hôtes royaux de l’Almudaina.

il fait partie des nombreux jardins qui viennent oxygéner et rafraîchir les rues, spécialement durant les lourdes chaleurs estivales.

                                            Des jardins pour apporter la fraîcheur en plein centre ville

Cette enceinte est aussi célèbre pour l’arc de la Drassana, d’une portée de 18 mètres, qui n’était autre que l’entrée de l’arsenal royal musulman. Medina Mayurca (Ville de Majorque en arabe) était en effet une puissance navale et les émirs majorquins disposaient d’un port au pied de leur résidence.

                                 Le fameux arc de la Drassana, ancienne entrée du port arabe

Le Passeig del Born et ses alentours

Le Passeig del Born, el Borne, est l’une des plus célèbres promenades de Palma. Alliant caractéristiques urbanistiques traditionnelles et éléments classiques et romantiques, c’est le siège du grand palais baroque Casal Solleric devenu salle d’expositions. C’est aussi là que se concentrent les boutiques les plus luxueuses de Palma.

                                Le patio de la Casa Solleric, un des plus majestueux de Palma

Born est le nom que l’on donnait à l’enceinte où avaient lieu les combats de chevaliers en champ fermé, qui se tenait à cet endroit.

Le Passeig del Born était une étroite calanque où se jetait le torrent de la Riera. En 1613, le torrent fut déplacé jusqu’à son emplacement actuel du Passeig Mallorca pour éviter la mortalité que son débordement avait causée tout au long de l’histoire.

Le 14 octobre 1403, selon des sources de l’époque, une vague de quelque 8 mètres de haut a tout détruit autour de la zone du torrent occupée actuellement par la Rambla, Calle de la Riera, Calle Unió et Born.

Lors de ce déluge exceptionnel 1 500 maisons furent détruites et 5 000 personnes y laissèrent la vie, à une époque où seulement 21 000 citoyens vivaient dans la capitale majorquine.

                                                       El Born, une des allées les plus chics de Palma

La réforme de 1833 lui donna son aspect actuel. C’est à cette époque que furent installés les sphinx, populairement connus comme les lionnes.

De l’autre côté, sur la place Joan Carles I, s’érige la Fontaine des Tortues, surmontée d’une chauve-souris en bronze, symbole héraldique de la ville, et soutenue par quatre tortues du même métal.

Pour les majorquins, cette place n’a pas d’autre nom que « plaça de ses tortugues », certains ignorent même qu’elle porte le nom d’un roi qu’ils ont longtemps adulé avant qu’il ne s’enfuit d’Espagne.

                                          Un des 2 sphinx du Born, immuable, presque majorquin !

L’avinguda Jaume III est la première avenue construite au sein de la Vieille Ville de Palma. Caractérisée par ses portiques et ses façades homogènes, il s’agit de l’une des rues marchandes les plus actives de la capitale.

Carrer Concepción, vous trouverez la Fontaine Sant Sepulcre, qui conserve une partie de la fontaine arabe du Xe siècle, et un temple du XIIIe siècle.

                                                 Toujours les pierres blondes typiques de Majorque

La Rambla

Long d’environ 300 mètres, le Passeig de la Rambla, connu pour son marché aux fleurs, est aussi célèbre pour sa fontaine, sa sculpture « Lugar de encuentro V » d’Eduardo Chillida, ainsi que pour ses deux statues romaines construites en 1937, en pleine Guerre civile espagnole, en hommage à l’Italie fasciste, d’où son autre nom de Via di Roma. Malgré de nombreuses polémiques, ces 2 centurions restent encore en place…

La Rambla a longtemps été la place du marché du samedi.

                                  Une belle avenue ombragée où se trouve toujours le marché aux fleurs

On y trouve La Misericòrdia, une institution bénéfique destinée à l’accueil des indigents. Elle est construite sur le terrain de l’ancien cimetière du Camp Roig commencé en 1677 mais dont les travaux se sont achevés au XIXe siècle. Il s’agit aujourd’hui encore d’un hôpital tandis que le jardin est un centre d’exposition.

Il est également le siège de la Consellería de turisme i esports du Govern Balear. Dans l’ancien jardin botanique, se trouve un immense ficus apporté d’Australie et planté sur ce site en 1830 ; il vaut à lui seul le détour !

L’Iglesia de la Sang est connue pour sa sculpture du Sant Crist de la Sang à laquelle les Majorquins portent une grande dévotion.

                                               L’édifice de la Misericordia et sa grande cour centrale

le Gran hotel et la Casa Balaguer

Plaza Weyler, se trouve le Gran Hotel, un établissement de luxe précurseur à Majorque. Il abrite la Fondation de la Caixa avec une exposition de peinture permanente dédiée à Anglada Camarassa. Il s’agit d’un bâtiment construit en 1903 qui représente l’une des œuvres les plus impressionnantes du modernisme majorquin, et dont la façade est ornée d’éléments sculpturaux et céramiques absolument magnifiques.

Le Grand Hôtel, ainsi nommé en français à sa création en 1903, a été le plus luxueux des hôtels espagnols jusqu’à l’ouverture du Ritz de Madrid en 1910 !

 

La construction de l’hotel le plus luxueux d’Espagne au début du XXºsiècle

Vous trouverez également des échantillons d’Art Nouveau sur la Plaça del Mercat. En continuant la calle Unió, et donc en suivant l’ancien tracé du torrent, on découvre la Casa Balaguer, un ancien palais majorquin, longtemps abandonné.

La Casa Balaguer, a été récemment restaurée et accueille une exposition permanente, la casa possible. Également connue sous le nom de Can Marquès del Reguer et Can Blanes, elle est idéale pour expliquer l’évolution des demeures seigneuriales de Palma ainsi que pour garder et mettre en valeur une partie du patrimoine mobilier de la mairie. Sa visite, gratuite, mérite vraiment le détour.

                                       Au rez-de-chaussée, le centre culturel de la Casa Balaguer

Plaça Major

C’est le centre névralgique de la Vieille Ville, où se rejoignent les principales rues piétonnes marchandes, comme San Miguel, Jaime II , Calle Colom ou Via Sindicato. S’y tenait le siège de l’Inquisition, le Tribunal del Santo Oficio (tribunal du Saint-Office), un bâtiment qui abritait également la prison de la Sainte Inquisition.

Ce tribunal était si redouté et tant d’atrocités y ont eu lieu qu’il a été appelé La Casa Negra (la maison noire). En 1820, quelques jours après sa disparition définitive, elle a été saccagée et toute la documentation qu’il contenait a été brûlée. 

Une fois cette dernière démolie, 10 ans ont passé avant que ne débutent les travaux de construction de la première aile, qui prirent fin en 1838.

Les travaux se sont poursuivis jusqu’au XXe siècle avec la construction d’un parking souterrain et d’une galerie commerciale, qui ont fini de donner à la Grand Place le caractère qu’on lui connaît aujourd’hui. De forme rectangulaire, entourée de portiques, elle se caractérise par son élégance et sa majestuosité.

            La plaça Major, centre névralgique de la ville de Palma

Plaça de Cort

La Plaça de Cort tient son nom des cours de justice qui s’y concentrent. C’est là que se trouve la Mairie, qui abrita   l’Hospital Sant Andreu puis l’organisme gouvernemental de la ville à partir de la moitié du XIIIe siècle, juste avant son remplacement par la Mairie en 1716.

La construction du bâtiment de la Mairie reflète le modèle traditionnel de la maison seigneuriale majorquine de trois étages.

La plaça Cort et l’édifice de la mairie de Palma

Le rez-de-chaussée dispose de deux portes latérales ornées d’écus baroques et d’une tribune centrale appelée populairement le Banc des paresseux ou du Sinofos, de l’expression « Si no fos per… » (« Si ce n’était pour… »), introduisant les arguments des paresseux de l’époque pour ne pas aller travailler.

Le portail gothique de l’ancien Hôpital de Sant Andreu et l’escalier menant à l’étage noble sont aussi dignes d’admiration, tout comme les célèbres géants Tofòl et Francinaina qui datent des années 60 mais sont le symbole d’une culture ancestrale en provenance de Catalogne.

Rue du Palau Reial, se trouve le siège du Consell de Mallorca, l’une des meilleures représentations du néogothique majorquin.

 

La Vieille Ville, c’est aussi …

Le quartier de la Gerreria,un centre artisanal très actif avec de nombreux potiers et forgerons. Plaza Quadrado, 9, se tient le bâtiment moderniste de Can Barceló avec sa céramique polychrome, reflet de l’esprit bourgeois. C/ Corderia, la sparterie Ca la Seu, fondée en 1510, est l’un des établissements les plus anciens de la ville.

                 Le plus récent de la vieille ville

Call Major, qui était le quartier juif entre le XIIIe et le XVe siècle, occupait une vaste zone du sud-est de la Vieille Ville entre le Temple Sant Francesc et la Calatrava. Ses habitants vivaient isolés du reste de la ville puisque le quartier était une enceinte fermée, entourée d’une muraille.

En 1435, les juifs de Majorque furent contraints de se convertir au christianisme, ce qui marqua la fin du judaïsme à Majorque. Les descendants d’une partie de ces juifs convers, appelés Xuetes, sont reconnaissables par leurs noms de famille caractéristiques : Aguiló, Bonnín, Cortés, Forteza, Fuster, Martí, Miró, Picó, Piña, Pomar, Segura, Valls, Valentí, Valleriola et Tarongí. Ils furent marginalisés de la société majorquine jusqu’aux années 60.

Une des vieilles rues de l’ancien quartier juif

Le Baluard de Sant Pere

Le Puig de Sant Pere, entre le Baluard de Sant Pere, la Drassana et l’Iglesia de Santa Creu est l’un des quartiers les plus typiques et anciens de Palma. Il fut, pendant des années, le noyau des pêcheurs, marins et artisans liés à l’activité navale. Il conserve des marques de l’urbanisme musulman.

Le Baluard de Sant Pere est l’un des éléments les plus importants des murailles de la Renaissance, où se trouve actuellement le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Palma. Il conserve des restes du système hydraulique destiné à fournir l’eau aux bateaux ancrés dans le port, et une tour d’origine islamique.

Es Baluard, siège du musée d’art moderne de la ville

Sa Llotja, La Lonja

Non loin de là, Sa Llotja est l’un des chefs d’œuvre de l’architecture gothique majorquine. Construite par Guillem Sagrera entre 1420 et 1452, ce véritable joyau architectural fut le siège de l’Ordre des Marchands et la principale place marchande de la ville.

Le Consolat de la Mar est l’institution représentative de l’activité nautique et commerciale d’autres époques et le siège de la présidence du Govern de les Illes Balears. Paseo Guillem Sagrera, la Puerta Vella del Moll était le principal accès à la ville par voie maritime.

La façade restaurée de la Lonja sur une jolie place ombragée

Palma est une des plus jolies capitales de la Méditerranée et à chaque balade dans ses rues au passé si présent, vous y découvrirez des secrets et des légendes. Connaissez-vous celle du « drac de na coca » ? Non ! Il vous faudra revenir alors !

À la découverte de la Lonja 

Crédits : Ibalears, Expedia, Viagallica, Tripadvisor, Urlaubsguru, abcMallorca, Naukas, Robert Harding, Perdido en Mallorca

Laurence Griffon

Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano. Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.

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