Les fêtes d’Halloween à Majorque
Majorque n’échappe pas à la fascination du monde de l’au-delà

Fêter ou pas Halloween ? La question se pose de plus en plus, surtout pour ceux qui pensent qu’il s’agit d’une fête importée des Etats-Unis à des fins purement commerciales.
Ce que nous connaissons de nos jours comme Halloween n’est, ni plus ni moins, que l’évolution d’une série de traditions et de célébrations existant depuis l’antiquité auxquelles de nouveaux éléments ont été rajoutés au fil des siècles et des pays.
Une origine universelle
En fait, Halloween, contraction de l’expression anglaise « All Hallows Eve » signifiant “ Veille de tous les saints” existe depuis bien longtemps dans pratiquement toutes les cultures. Elle remonte à l’époque celtique lorsque les celtes célébraient la fin de l’été appelé « Samhain ».
À cette époque la croyance populaire voulait que la frontière entre le monde des morts et celui des vivants soit imperceptible.
Halloween trouve donc son origine en Irlande, où aujourd’hui encore elle est célébrée par de spectaculaires fêtes de rue, des feux de joie et des feux d’artifice. Le défilé de Dublin reste l’un des plus appréciés.
Passage du vieux continent au nouveau
Ce sont les Irlandais qui l’ont introduite aux Etats-Unis lors de la grande vague d’émigration au milieu du XIXº siècle. À cette époque des centaines de milliers d’irlandais débarquent sur la côte Est avec leurs traditions et leurs fêtes, comme la fameuse Saint Patrick et évidemment Halloween.
Même si elle s’était déjà enrichie de quelques nouveautés, c’est sur le continent américain qu’elle prendra peu à peu sa forme actuelle. Déjà en remplaçant par une citrouille le navet qui originellement se vidait pour y introduire une bougie…. Pas de plantations de navets aux Etats-Unis mais des immenses champs de citrouille !
À Majorque, Halloween trouve sa place parmi les coutumes locales
La tradition chrétienne reste très présente pendant ces journées dédiées à la mémoire des morts et les majorquins comme la majorité des espagnols sont extrêmement fidèles à leurs coutumes et se souviennent de leurs défunts en leur rendant hommage de différentes façons.
Les cimetières sont les lieux de prédilection de cette journée. Les tombes sont nettoyées quelques jours auparavant puis abondamment fleuries le 1º novembre.
Certaines familles déposent un récipient plein d’eau où flottent des petites bougies et les déposent devant leurs fenêtres ; cela est censé guider les âmes vers l’au-delà. Aujourd’hui on retrouve plutôt des citrouilles au sourire effrayant plus au goût du jour.
Les petits majorquins à l’honneur pour Halloween
Les enfants sont souvent devenus les protagonistes d’Halloween qui s’est adaptée à l’exigence de ces petits monstres en puissance !
Déguisements plus effrayants les uns que les autres, « truco o trato » probablement la coutume préférée des enfants et bien sûr de nombreuses activités pour se faire peur sont proposées dans tous les villages de l’île.
Les enfants les plus chanceux se verront offrir des chapelets de bonbons, les « rosaris dolços » par leurs parrains et marraines, tradition encore ancrée dans les familles majorquines.

On peut les voir depuis quelques jours s’étirant dans les devantures des boulangeries pâtisseries parmi les « panellets de la mort », petits gâteaux d’origine médiévale qui à l’origine se déposaient sur les tombes et dans les églises au côté de nombreuses bougies allumées avant d’être offerts aux plus pauvres des villages et les « huesos de santo » d’origine péninsulaire.

N’oublions pas les irrésistibles bunyols que l’on retrouve au coin des rues, élaborés par les mains expertes majorquines et les châtaignes grillées d’origine catalane mais tout aussi appréciées ici.
Finalement, quel que soit le nom qu’on lui donne, Halloween ou Toussaint, cette fête reste un grand moment de partage, de recueillement, de célébration, d’amusement et de petites ou grandes frayeurs !

Crédits : foravila, diario de mallorca, topchretien.com, plantezcheznous.com
Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano.
Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.