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Majorque, le paradis des artistes

"Cette lumière, cette lumière, il est impossible de la capter !" Joaquín Sorolla, peintre espagnol

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Notre planète regorge de sites merveilleux parmi lesquels notre petite île pourrait bien se perdre. Pourtant, Majorque se distingue, encore et toujours, par sa lumière, ses couleurs, son charme et sa singularité, qui en font un véritable aimant à artistes.

Depuis longtemps, peintres, auteurs, musiciens et comédiens y ont élu domicile pendant des mois, voire des années, pour jouir pleinement de sa douceur de vivre, de ses paysages enchanteurs et de la discrétion de ses autochtones.

Valldemossa, le village carte postale

Village de Valldemossa – Crédit : Emilie Jehanno

Lorsque Valldemossa, niché au cœur des montagnes de la Serra de Tramuntana, se révèle aux yeux du visiteur au détour d’un virage, c’est l’émerveillement ! Ses rues pavées, reflet d’un autre temps, sont longées de petites maisons de pierre ornées de fleurs et de volets verts, dont le charme et la perfection ne sont pas sans nous rappeler les crèches provençales.

Au centre, se dresse la silhouette protectrice de la Chartreuse, superbe monastère, qui accueillit en son sein le compositeur franco-polonais Frédéric Chopin et sa compagne de l’époque, l’écrivain George Sand. Frédéric Chopin, sur conseil des médecins, y soigna sa tuberculose au cours de l’hiver 1838-1839.

Chopin et George Sand – Crédit : fotosantiguasdemallorca.blogspot.com

Bien que leur séjour au sein de la Chartreuse fût parfois aigre-doux, Valldemossa inspira aux artistes les oeuvres suivantes : Les Préludes pour Chopin, et Un hiver à Majorque et Spiridion pour Sand.

« Je quittais la Chartreuse avec un mélange de joie et de douleur (…) La Chartreuse était si belle sous ses festons de lierre, la floraison splendide dans la vallée, l’air si pur de notre montagne, la mer si bleue à l’horizon ! C’est le plus bel endroit que j’aie jamais habité, un des plus beaux que j’aie jamais vus. »

L’histoire de ma vie, George Sand

Le charme unique du village attira aussi d’autres hommes de lettres. Ainsi, le poète nicaraguayen Rubén Darío, le philosophe espagnol Miguel de Unamuno et l’auteur argentin José Luis Borges évoquèrent la beauté de l’île dans leurs écrits.

Le village fut habité par des peintres reconnus, tels que les Américains Bruno et Natasha Zupan, l’Allemand Nils Burwitz et l’Espagnole Mónica Areilza. Leurs tableaux contribuent à la richesse culturelle de Valldemossa. Un des plus célèbres, Josep Coll i Bardolet y possède même son propre musée dans la rue principale.

Deià, entre poésie et peinture

Le village de Deià – Crédit : Emilie Jehanno

Perché sur les hauteurs de la Serra de Tramuntana, face aux eaux de la Méditerranée, le petit village de Deià tient sa beauté de ses couleurs. Le vert de la végétation, le bleu de la mer, l’ocre des petites habitations, le fuchsia des bougainvilliers…

Deià est l’un des villages les plus admirés de Majorque. Et qui dit Deià dit Robert Graves. Le poète et auteur anglais s’y installa en 1929 et y écrivit plusieurs recueils de poèmes. Dont « Moi, Claude », roman historique de renommée internationale. Il y vécut jusqu’à sa mort en 1985 et repose aujourd’hui dans le petit cimetière du village.
Sa maison, Ca N’Alluny est aujourd’hui un musée consacré à sa vie et à son œuvre.

Robert Graves à Deià – Crédit : elpais.com

Le village a aussi inspiré d’autres auteurs. L’Argentin Julio Cortázar, à l’origine du célèbre roman « Marelle », une des œuvres littéraires les plus lues de la langue espagnole. Et le britannique Alan Sillitoe, ami de Robert Graves, qui s’établit au Port de Sóller où il démarra une carrière d’écrivain prolifique.

Côté peinture, la fin du 19ème siècle vit naître l’École de Deià. Elle réunissait un grand nombre de peintres latino-américains sous l’égide de l’artiste majorquin Antoni Gelabert. On comptait parmi eux, l’Uruguayen Pedro Blanes Viale, le Mexicain Roberto Montenegro et les Argentins Cesáreo Bernaldo de Quirós et Francisco Bernareggi.

Tableau de Francisco Bernareggi – Crédit : mallorca-pintada.blogspot.com

« Ce paysage de Majorque… est extraordinaire. Vous ne pouvez pas vous imaginer ce que c’est. La plage est ombragée par des oliviers millénaires, comme à Cala Tuent, sur les branches desquels les pêcheurs amarrent leurs barques : certains oliviers datent de l’époque des Apôtres […] L’évocation poétique, picturale, musicale et statuaire de son paysage est immense. »

Francisco Bernareggi par Diego F. Pró

Formentor, terre d’accueil des célébrités et artistes

Formentor, hôtel de Formentor – Crédit : Adobe Stock

Le Cap de Formentor ne laisse personne indifférent. Sa côte sauvage boisée de pins et ses eaux cristallines composent un paysage d’une beauté époustouflante. C’était le cadre du Gran hotel Formentor, hôtel de luxe où ont séjourné de nombreux artistes et célébrités. Ce dernier est actuellement le cadre d’un litige, car après son rachat, il a été partiellement détruit.

Parmi les hôtes célèbres du Gran Hotel Formentor, se trouvent Charlie Chaplin, Audrey Hepburn, Grace Kelly, Gary Cooper, Claudia Cardinale et Cary Grant pour le cinéma, et Vicente Aleixandre, Carlos Barral, Octavio Paz, Camilo José Cela et Dámaso Alonso pour l’écriture.

Les sœurs Wachowski ont aussi choisi ce cadre idyllique pour y tourner une partie de leur film Cloud Atlas, avec entre autres, Halle Berry et Tom Hanks.

Port de Pollença, l’intrigante

Baie du port de Pollença – Crédit : Adobe Stock

Ce port de pêcheur devenu port de plaisance est renommé pour sa promenade maritime et la beauté de ses plages. Il est donc tout naturel qu’il ait lui aussi attiré le regard et les passions d’esprits privilégiés.

Le peintre catalan Hermenegildo Anglada-Camarasa s’établit au Port de Pollença, dont il tomba amoureux, en 1914. C’est lui qui fit connaître Majorque aux peintres latino-américains de l’École de Deià. Parmi ses tableaux les plus célèbres, se trouve Formentor après la tempête. Ses peintures, souvent comparées à celles de Gustav Klimt, sont un délice pour les yeux.

‘Después de la tormenta’ de la Colección la Caixa de Anglada-Camarasa.

Pour finir, nous allons vous révéler quelque chose que vous ignorez peut-être encore. Le Port de Pollença fut le lieu de résidence, pendant un temps, de l’illustre romancière Agatha Christie. Elle y écrivit d’ailleurs une nouvelle policière au titre sans équivoque : « L’intrigante de Pollença » (« Problem at Pollensa Bay »).

Agatha Christie – Crédit : mallorcaphotoblog.com

Bon séjour à Majorque et bonnes découvertes artistiques !

Pour aller plus loin

Crédits : Scielo, The Mallorca Observer, Condé Nast Traveler, Perdido en Mallorca, Mallorca Booking, Le chat sur mon épaule, La casa de Robert Graves, La fundación Robert Graves, Impedimenta, Vanitatis

Rédaction PIAF

La Plateforme d’Information et d’Accompagnement des Francophones a pour objectif de devenir, par le biais de son site piafmajorque.es, le nouveau point de rendez-vous en ligne des francophones expatriés sur l’île ou souhaitant s’y installer. Le site contient un Carnet d’Adresses où sont répertoriées les entreprises francophones qui se trouvent à Majorque.

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