
Parmi les multiples traditions artisanales de Majorque, celle des perles a largement contribué au rayonnement de l’île, dans le monde entier. « Ce sont les plus célèbres dans le créneau des fausses perles ou d’imitation » confie Jean Gautier, fondateur de netperles.com.
Une histoire « pluriculturelle »
Il existe 3 types de perles : les perles naturelles et les perles de culture, toutes 2 issues des huîtres, et les perles d’imitation. Les perles de Majorque, qui appartiennent à cette dernière catégorie, sont nées de l ‘ingéniosité allemande, du savoir-faire français et de l’artisanat majorquin.
En effet, c’est à la fin du XIXème siècle, qu’Eduard Heusch, ingénieur allemand, s’installe à Paris et crée une usine de perles « simulées », sous le nom de « La Société des Perles des Indes ».
En 1895, il dépose le premier brevet mondial de fabrication des perles artificielles et décide d’associer aux joaillers français, les souffleurs de verre majorquins, dont le savoir-faire est unanime (Gordiola, Fabrique de verres à Algaïda).
C’est en 1902 qu’est inaugurée la première usine à Manacor, la Industria Espanola de Perlas Imitation SA, dont le nom commercial, aujourd’hui encore très réputé, est Majorica.
En 1912, la société installe son siège social sur la 5ème avenue à New York, comble de la réussite !
La saga d’un succès
Au début des années 30, la manufacture de Manacor employait déjà plus de 1000 personnes. Dans les années 80, des personnages tels que Bill Clinton, le Prince Charles ou encore l’Empereur Hirohito, visitent les ateliers.
A cette époque, la société génère plus de 40 millions de chiffre d’affaire annuel. Mais attention, il ne faut pas confondre les perles Majorica, sous brevet, et les perles majorquines, qui répondent seulement à une indication d’origine géographique et qui n’ont pas nécessairement les mêmes procédés qualitatifs de fabrication.
Quand l’exclusivité du brevet de la famille fondatrice est arrivée à expiration en 1948, pas moins de 7 compagnies l’ont exploité, et notament Orquidea, qui a ouvert en 1950.
Une recette tenue secrète …
Si la Chine produisait déjà des perles artificielles au Ier siècle, la qualité mondialement reconnue des perles de Majorque est le fruit d’une recherche pointue. Il s’agit, en effet, de perles de cristal, plongées dans un bain de « nacre », obtenu à partir de la guanine, extrait d’écailles de poissons, comme la sardine ou le hareng. Mais nous n’en saurons pas plus … car la formule est jalousement gardée.
La qualité des perles dépend, entre autres, du nombre de bains, variant de 12 à 34. Plus la perle est trempée plus belle est sa qualité. Entre chaque bain, un artisan effectue un polissage manuel, magnifiant ainsi l’irisation et la brillance de la perle.
Tradition perpétuée et essor économique
« L’authenticité est destinée à être copiée » affirmait Coco Chanel, dans une réelle volonté de démocratisation de la mode, à laquelle les manufactures des perles de Majorque ont largement contribué.
Aujourd’hui, 2 grands ateliers perpétuent ce savoir-faire : Majorica, toujours situé à Manacor, et Orquidea, installé depuis 1950 à Montuïri à 20 km de Manacor. Ce dernier dispose de pas moins de 1000 points de vente dans le monde. « Comparées à de vraies perles, elles sont beaucoup moins chères », confie Alberto Forgas Mora, directeur d’Orquidea, et ce n’est pas la seule raison de leur succès commercial.
En effet, outre leur prix et leur qualité, les perles de Majorque ont la particularité de ne pas ternir, contrairement aux perles de culture. Elles offrent, de plus, un large choix de formes et de couleurs ; et sont garanties au moins 10 ans.
N’hésitez pas à visiter les ateliers de Majorica et Orquidea, ouverts au public, ou bien cédez à la tentation d’un bracelet, un collier ou tout autre bijou dans les nombreuses boutiques spécialisées de l’île. Nous vous recommandons particulièrement le magasin Outlet de Majorica, situé Carretera Palma à Arta, ou encore la boutique Orquidea, Carrer de Palma à Montuïri qui propose plus de 15000 modèles de bijoux.
Mais n’hésitez pas non plus à flâner Carrer de San Miquel à Palma, où de nombreuses bijouteries promeuvent les perles. Un joyau majorquin à ramener dans vos valises … ou même autour de votre cou ou de votre poignet !
Sources : https:/un-sac-une-histoire.com, 20minutes.fr, Centro de documentacion publicitaria, Majorica.com Orquidea.com, Abc.mallorca.es, notresordauclealie.eklablog.com, tacobell.com.sv, monmajorque.over-blog.com, mallorca.com.ar, centreperles.com, todocoleccion.net
Titulaire d’une maîtrise de Lettres Modernes et d’un Master en Stratégie de la Formation, Bénédicte a collaboré avec la Piaf durant une année où grâce à son talent d’écriture, elle a rédigé de nombreux articles. Depuis début 2020, Bénédicte est retournée vivre en France mais continue à aimer sans demi-mesure la belle île de Majorque !