La faune domestique de Majorque
Cochon, brebis, vache et autres animaux d'élevage, certaines races ne sont présentes que sur l’archipel Baléares.

Jusqu’à l’arrivée du tourisme, le monde agricole était le moteur de l’économie des îles Baléares. Or, à l’exception du mouton de Majorque, du cochon noir et de la vache de Minorque, près de trente autres races autochtones des îles se trouvent dans une situation très compliquée suite au déclin de l’agriculture et de l’élevage.
Si vous aimez Majorque, y résidez ou y venez en vacances régulièrement, vous serez peut-être curieux-se de savoir quelles sont les races d’animaux domestiques que vous pourrez rencontrer.
Porc negre de Mallorca

Il est essentiel à la gastronomie majorquine et l’on pense qu’il est arrivé avec les premiers colons à l’époque talayotique. Pendant de nombreux siècles, il a eu un impact particulier sur l’économie des familles majorquines.
Il existe peu de relations génétiques entre le porc noir de Majorque et les races typiques de la production intensive, c’est pourquoi cette race à la teinte grise ardoise et aux oreilles tombantes est destinée à la production de produits de haute qualité. La Sobrasada de Mallorca de Cerdo Negro, reconnue avec la marque de l’Indication Géographique Protégée (IGP) européenne, est le produit phare de cette race
Vaca mallorquina

Malgré l’importance de sa présence millénaire sur l’archipel baléares, la vache majorquine est en danger constant d’extinction aujourd’hui. Elle provient du bos primigenius, qui est arrivé en Méditerranée occidentale depuis l’Égypte, pour se répandre ensuite en Afrique du Nord et au sud de la péninsule ibérique.
C’est une race très rustique, forte, bonne reproductrice et avec un grand instinct maternel. Sa taille est plutôt petite et sa couleur châtain, varie du rose clair au noir presque foncé.
Elles ont essentiellement 2 fonctions : la production de viande et la gestion de l’environnement car la vache majorquine a une grande capacité à ingérer certaines plantes (non consommées par d’autres espèces) et ainsi permet de contrôler efficacement la végétation dans les forêts, les garrigues et les marais.
Vaca menorquina

Tout le monde s’accorde à dire que la présence de bovins à Minorque remonte au moins à l’époque talayotique. Son ancêtre direct était très probablement la race « marinera », autrefois répandue sur les côtes catalanes et levantines et aujourd’hui disparue ; ce qui fait de la race minorquine, une véritable relique à préserver.
Ce sont des vaches qui servent à la fois à la production de viande et de lait et font la renommée du célèbre fromage de Mahón.
Ovelles de Balears

Il existe quatre races autochtones : deux de Majorque, une d’Ibiza et la dernière de Minorque. Il s’agit de races liées aux moutons de la zone insulaire méditerranéenne, dont dérivent également les races corse, sarde et sicilienne, toutes étroitement liées, depuis l’Antiquité, au commerce existant entre les différentes îles. C’est un animal harmonieux, rustique, au tempérament calme, à la laine grossière de couleur blanche.



Le mouton majorquin est principalement destiné à la consommation de viande, l’agneau, mé en majorquin, faisant partie de la gastronomie de l’île. La race dite “oveja roja” de Majorque est utilisée pour la viande, le lait et la laine dans la fabrication de produits artisanaux avec du feutre. Quant à la brebis minorquine, elle produit également du lait pour la production des fromages locaux.
Caballo Mallorquin

Il s’agit d’une race typique de l’île de Majorque qui, malgré l’intrusion continue de races étrangères au cours des deux derniers siècles, a su rester distincte grâce à la volonté farouche de quelques éleveurs. C’est un animal au caractère calme et à la silhouette élancée extrêmement apprécié des éleveurs et des cavaliers qui mérite un article à lui tout seul !
Asno mallorquin

Appelé Somera ou Ase en majorquin et Ruc en catalan, c’est un animal ancré dans l’histoire de l’île. Il y a même des chercheurs qui mentionnent Majorque comme le berceau de l’âne domestique du sud de l’Europe. Il est apparenté aux races catalane et poitevine avec lesquelles il partage sa grande stature et sa force.
La demande pour cette race au début du XXºsiécle était extraordinaire : Il était exporté vers l’Angleterre et les États-Unis où il a participé à la création de la célèbre race Kentucky ! En danger d’extinction, son rôle majeur dans le monde agricole et la gestion des paysages agro-forestiers est de nouveau reconnu. Il n’est pas rare de l’observer dans les torrents à la fin du printemps en train de les “nettoyer” !
Il existe aussi quelques races autochtones de poules semblables aux autres populations présentes autour du bassin méditerranéen espagnol, avec quelques différences inhérentes à l’insularité. La poule était déjà présente à l’époque talayotique, alors qu’elle n’était pas encore connue dans la partie occidentale de la péninsule ibérique. Ce qui laisse à penser que la fameuse tortilla española est en fait majorquine !
Crédits : raceautoctonesib.com,
Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano.
Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.