La coca de Trempó, un classique majorquin
La coca de trempó est à la gastronomie majorquine ce que la minijupe est à la mode des années 60, essentielle !

Un repas convivial réunissant la famille commence habituellement par du grignotage, sorte de Mezze majorquin où la Coca a souvent la place d’honneur.
Elle peut se décliner en Coca de Verdures (épinards ou blettes), Coca de pebres torrats (poivrons rouges), elle peut accueillir des anchois ou des sardines, bref elle ne dédaigne pas un peu d’originalité mais la coca de trempó reste le grand classique et on la retrouve dans toutes les boulangeries des Baléares.
Le Trempó est une salade d’été typiquement majorquine, elle est faite en proportions égales de tomates, oignon blanc et poivron vert majorquin (pimiento blanco) un cousin local du poivron vert italien mais beaucoup plus clair. C’est le paprika, Pebre bó, dont la variété majorquine Tap de Corti est un fleuron, qui donne son originalité à cette recette typiquement méditerranéenne.

Un vrai majorquin ne survit pas à l’été sans trempó et sans Tumbet c’est la base gastronomique estivale !
Quant à la pâte, elle est assez simple et peut légèrement variée d’un.e cuisinier.e à l’autre.
La coca de sa Padrina, ma belle-mère, était la meilleure du monde, bien évidemment !
Nous essayons tous dans la famille de refaire exactement la même pâte. Notre but étant de retrouver cette sensation intense et sublime de croustillant.
Sur son cahier de recette, il est écrit : Mélanger la même quantité d’huile et de saindoux avec le double d’eau et ajouter “la harina que coja”,c’est à dire “la farine qu’il faut”…
En partant de là, nos cerveaux cartésiens ont élaboré les quantité suivantes :
La pâte
-50 gr de saindoux + 50 gr d’huile d’olive ou seulement 80 gr d’huile d’olive sans saindoux
-100 gr d’eau tiède
-20 gr de levure de boulanger (certains n’en mette pas et c’est tout aussi bon)
-300 gr de farine ( la farine de blé locale est idéale : Harina de xeixa, un blé tendre avec peu de gluten)
-Une belle pincée de sel
- Mélanger l’huile et saindoux (ou pas ), l’eau tiède, le sel et la levure (ou pas)
- Ajouter petit à petit la farine
- Pétrir jusqu’à ce qu’elle se détache des doigts et soit maniable, la pâte doit être un peu collante et molle.
- Etaler la pâte avec les doigts sur une plaque de cuisson ou un plat à tarte rectangulaire. Les rebords sont très petits presque inexistants.
- Faire des trous à la fourchette et laisser reposer le temps de préparer le trempó
Le Trempó
-100 gr de poivron blanc de Majorque ou poivron vert italien
-100 gr de poivron rouge
-100 g d’oignon
-2 belles tomates pas trop juteuses
-30 g d’huile d’olive
-1 cuillère à soupe de paprika (pimentón dulce)
-un peu de poivre et quelques pincées de sel
- Couper poivrons, oignons et tomates en petits morceaux réguliers.
- Ajouter paprika, poivre et sel
- Petite astuce : placer le mélange dans une passoire et presser légèrement afin de retirer le maximum de liquide avant d’ajouter le mélange.
- Etaler sur la pâte et arroser d’un petit filet d’huile d’olive
- Enfourner pour 20 minutes, four 170/180 sans cesser de surveiller !
Pour un apéro, un pique-nique ou un repas léger, accompagnée d’une salade verte la Coca de trempó est aussi facile à faire que rapide à déguster.
Que du bonheur !
Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano.
Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.