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Les races de chien des Baléares

Qui sont ces petits chiens ou ces solides bergers typiques de notre archipel ? Quelles sont leurs origines et leurs particularités ?

Dray & Partners
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Les îles Baléares possèdent une faune autochtone d’animaux sauvages et domestiques qui ont su s’adapter aux conditions particulières de l’archipel. Les multiples invasions de peuples en recherche de nouveaux territoires à conquérir ont permis à nos amis canidés de se faire une place à Majorque, Ibiza et Minorque et ainsi devenir de véritables citoyens des Baléares.  

Le Ca de Bou

 Son ancêtre est probablement arrivé avec les troupes de Jaume I le Conquérant en 1229. Il était déjà auprès des chevaliers de Malte et se distinguait par sa valeur au combat et sa férocité. Il était utilisé pour ouvrir des brèches dans les armées ennemies.

Après la conquête de Majorque, il s’est croisé avec d’autres chiens autochtones formant ainsi un groupe de chiens de proie dont l’utilisation était essentiellement destinée au travail avec le bétail et à la garde des personnes et des biens.

 Dès le XIIIe siècle il a été utilisé pour l’abattage du bétail, en raison de la  puissance de sa mâchoire,  pour la chasse aux sangliers et cerfs qui étaient alors abondants à Majorque, dans les spectacles de tauromachie, mais aussi comme arme dissuasive par les “bandits de grands chemins”.

Au fil du temps, il a été croisé avec des races essentiellement destinées à garder les moutons, afin d’améliorer la rentabilité de ces 2 caractères distincts. Le résultat étant le Ca de Bou moderne.

Aujourd’hui, le Ca de Bou est un chien de garde et de compagnie, courageux, fiable, de nature équilibrée qui en fait un magnifique compagnon pour les enfants et les adultes.

Le Ca Mé mallorqui

Le royaume de Navarre semble être l’origine de ce chien de chasse qui au fil du temps a développé ses propres caractéristiques pour s’adapter aux besoins de la chasse typique des îles Baléares.

C’est le chien préféré des chasseurs car il se distingue par sa précocité à aimer la chasse et possède toutes les qualités d’un excellent chien de chasse. C’est  un bon compagnon car il est obéissant et fidèle. Ayant la chasse dans les gènes, il aura besoin de beaucoup d’exercice et ses instincts de chasseur risquent de vous jouer quelques tours lors des promenades !

Le podenco d’Ibiza

Le Podenco d’Ibiza est l’un des plus anciens des lévriers du monde et le descendant direct des chiens des pharaons, le lévrier Tesem, une race éteinte depuis longtemps. Il n’était pas simplement un chien de chasse, mais surtout un chien sacré et hautement respecté, offert en cadeau aux personnes exceptionnelles. 

Appelé également Chien de Garenne des Baléares, c’est un chien rustique au corps svelte et élancé. Affectueux, sportif, joueur, il possède une vue et un flair remarquables. 

Malheureusement, comme beaucoup de chiens, simplement utilisés pour leurs qualités de chasseur, il a été particulièrement maltraité par des humains peu scrupuleux. Le gouvernement espagnol a mis beaucoup de temps à réagir. Dernièrement les lois sur la cruauté envers les animaux ont permis de prendre conscience de la situation. Rien n’est vraiment encore résolu.

Le Ca de conills de Menorca

De toutes les races de chiens présentes aux Baléares, c’est la plus méconnue. D’après les données existantes, il fait partie du groupe des chiens méditerranéens d’origine pharaonique, fonctionnellement sélectionnée pour la chasse au lapin, conill en catalan.

Le Ca de Conills est d’apparence très rustique agile et rapide et possède un grand instinct naturel pour rechercher les lapins. C’est pourquoi, il est moins adopté comme animal de compagnie et souffre malheureusement des mêmes négligences que son cousin d’Ibiza.

Le Ca de Bestiar ou berger majorquin

Il existe différentes hypothèses sur l’origine du Ca de Bestiar. L’une affirme qu’il provient de chien de combat égyptien, l’autre qu’il est un croisement entre différents chiens des Baléares comme le Podenco d’Ibiza et le Ca de bou.

Il est encore utilisé dans la campagne majorquine comme gardien de troupeaux car il est capable de faire de nombreuses tâches : garder, rassembler ou guider les moutons, les vaches, les chèvres, les cochons, les mules et les chevaux.

Traditionnellement, les bergers fabriquaient le collier de leur chien en bois de micocoulier et l’ornaient de clous en aluminium. Cette coutume s’est perpétuée jusqu’à nos jours, où ce collier est devenu un complément caractéristique de la race.

C’est un chien robuste, agile, noble, intelligent, courageux et attentif à son environnement ce qui le rend méfiant envers les étrangers et affectueux et loyal envers sa famille. Il apprend vite et, lorsqu’il est jeune, il peut se montrer un peu réservé et timide. C’est une race assez indépendante.

Le Rater mallorqui, le chouchou des majorquins 

 La race telle qu’on la connaît aujourd’hui a environ 160 ans. Elle résulte de croisement entre les terriers et les chiens dits d’origine pharaonique. Très apprécié dans les campagnes au XIXème siècle, il a subi de nombreux croisements jusqu’à la création en 1990 du club Ca Rater Mallorquí qui s’est chargé de la sélection et de la récupération de cette race autochtone majorquine, reconnue officiellement en 2002. 

Chien de petite taille et d’apparence carrée (la longueur de son corps est égale à sa hauteur), le rater, ratero ou ratonero selon la langue employée, est réputé pour son intelligence, son endurance physique et sa vivacité. Il est inclus dans le groupe des chiens de chasse, sa spécialité étant les rats !

Il est à la fois un excellent chien de compagnie et de garde, d’où sa grande popularité à Majorque.

Laurence Griffon

Arrivée à Palma en 1986 pour un court séjour, j’ai rapidement réalisé que j’avais enfin trouvé l’endroit idéal. Omniprésence de la mer, douceur de vivre et une petite librairie franco-anglaise, Book-Inn, où durant dix ans j’ai pu partager ma passion pour la lecture avec les nombreux majorquins férus de culture française. Titulaire d’un diplôme d’état de psychomotricienne, j’ai collaboré en tant que bénévole avec le centre ASPACE, parcouru l’île pendant 3 ans pour une agence de location saisonnière, donné des cours de français à l’Instituto Lluliano. Comme André Brink, je pense qu’il n’existe que deux espèces de folie contre lesquelles on doit se protéger. L’une est la croyance selon laquelle nous pouvons tout faire et l’autre est celle selon laquelle nous ne pouvons rien faire.

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